Ferme auberge des Hauts Bois
2023 : Malheureusement cette belle maison est définitivement fermée
Bienvenue dans le monde paysan
En contrebas du Col de Steige, au centre de Ranrupt, la petite route s’écarte perpendiculairement de l’axe principal et serpente jusqu’à la ferme-auberge. Nous y sommes accueillis par un âne fort expressif et joyeux et un lama silencieux et hautain. Ce jour de semaine et par temps pluvieux, nous sommes les seuls hôtes du lieu. C’est un peu comme si nous rentrions dans la « stuwa » de la ferme. La salle baigne dans un clair-obscur éclairé par un nappage vichy. Elle donne sur une vaste terrasse couverte qui doit être agréable par beau temps. Evelyne Hazemann nous reçoit chaleureusement dans cet environnement rustique qui transpire une immense sincérité.
La ferme a été transmise au couple par la maman de Michel, initialement bûcheron. Après un accident en forêt, Michel a du ralentir ses activités et une table d’hôtes est venu compléter les revenus du couple. L’auberge a été ouverte en 1987. Aujourd’hui, ils exploitent 100ha de pâtures et prés de fauche sur lesquels évoluent 40 vaches de race Salers et une dizaine de Highlands. Elles sont affectées au travail de débroussaillage dans les environnements difficiles, notamment pour l’ouverture du paysage sur le village. Michel est passionné d’élevage, reconnu à la fois par ses pairs. Cette passion est confirmée par pléthore de diplômes dont les derniers, cette année encore, aux concours les plus sérieux. C’est un problème de santé qui l’a amené à arrêter les Vosgiennes et à les remplacer par des Salers. Il n’était plus en mesure d’assurer la production de fromages et la Vosgienne est moins appréciée pour la fonction de « vache allaitante ».
Ici, transparence et sincérité règnent en maître. Plus de 80% des produits servi à table, proviennent de la ferme. Ça nous change de certains établissements. D’ailleurs Evelyne ne craint pas de nous dire que, récemment, elle a été obligée de céder à un groupe de 40 marcheurs qui voulaient absolument un « repas marcaire » : C’est avec regret qu’elle a du acheter le cochon à la boucherie « Les secrets du Val d’Argent » à Sélestat… Alors qu’elle avait tant d’autres plats locaux à proposer !